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Georges L. ZETER

Georges L. ZETER

« La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. » Aldous Huxley


« Avec la SNCF tout est possible »… Sans les Odeurs !

Publié par Georges Zeter sur 18 Août 2012, 20:26pm

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 Si vous voulez : vous faire un voyage - trip-train des indes, avec arrogance et agressivité du personnel roulant (qui roule beaucoup des mécaniques) en plus. Alors, achetez à 91 euros un Marseille – Nevers train de nuit, en passant par Dijon, Culmont Chalindre, Dijon, Nevers.

Ca doit prendre déjà 12heures et 39 minutes si tout va bien… MAIS…

Parlons tout d’abord de nos gares. Je me souviens qu’une gare fut un endroit convivial. Des  buffets ou brasserie à Terrace de la gare, à odeurs de choucroute, des salles d’attente à odeur cassoulet, des bancs à odeurs harengs… Comme la SNCF est devenue très moderne et bien fi de tout ce bazar : fast-food, boutiques, distributeurs de billet et … Casses toi ! Les SDF et autres clodos ne peuvent plus skater ; mais c’est nous les clients payeurs qui sommes à ce jour transformés en clochards à chaque fois que notre train est en retard (ce qui est rare-hihihi !) Après des heures d’attente, on doit s’asseoir par terre au milieu des papiers gras estampillés : mac do et autres empoisonneurs néfastes.

Donc ! Je me retrouve à trainer mes fesses par terre au milieu de la gare st Charles car, mon train au lieu de partir à 22heures, ben c’est à 23 (sans aucune annonce)

Le 6 aout, train intercités 4382 - Je monte dans mon wagon n°15, couchette 24, et là, un vent violent sentant l’urine me saute au nez ; c’est la porte des toilettes qui s’est ouverte, je jette un œil – crottes, pipi, pécu, flottent. Dans un couloir digne des villages rupestres de Cappadoce, j’arrive enfin à ma couchette, où aucun porte-bagages n’est prévu. Il fait noir et pas possible d’allumer le plafonnier. Comme ce train vient de Nice, 3 passagers mâles dorment.  J’entasse mes deux valises sur la couchette du bas, restée libre et tente de me hisser à ma place du milieu, tout ça dans le noir le + complet - les petites lumières individuelles sont cassées. Il y a bien sûr aucun rideau de séparation.  Et vive la promiscuité et ces « hommes » qui dorment !

Je vais m’aérer sur le quai, deux contrôleurs passent par là, je me permets de les interpeller.  Je demande pourquoi les toilettes sont si sales, et pourquoi les lumières ne fonctionnement pas, et j’ose conclure par cette remarque : « on se croirait presque dans un train indien. »  Halala ! Que n’avais-je ajouté ! Pire que si j’avais insulté leur maman : la réponse de l’un d’eux fut teigneux (avec cet humour si caractéristique du cheminot) « la différence c’est que personne ne voyage sur le toit » haha ! Trop drôle. Bon. Pas intérêt à chanter « il est cocu le chef de gare » lorsque le matériel roulant d’au moins 40 ans d’âge veut bien se mouvoir… Sinon, c’est le goulag de 2ème classe sans oublier de poinçonner son billet.

Le train s’enfonce dans la nuit. Ca brinquebarde dans tous les sens, un boucan de roulement, des chuintements de roues de fer sur des rails de fer.  Je me décide de monter dans ma couchette ; dans le noir en me cognant la tête sur le dessous de la couchette du haut je tente d’ôter me vêtements, puis renonce.  Ca sent l’odeur d’haleines chargées, ça ronfle, ça sent la chaussette pas changée, le slip douteux… Et ça roule ça pendant des heures et des heures…

Vers 3 heures du matin le train reste dans une gare pendant très longtemps, (Lyon Perrache) comme j’ai stressé tout le long, car il n’y a aucune annonce, je me lève, et traverse l’odeur de chiottes et remonte le train car je vois là bas un attroupement.

Je descends et demande s’il y a un contrôleur. On m’indique un homme en chemisette blanche. Je m’adresse à lui et demande où on est ? Et pourquoi il n’y a pas d’annonce ? (je ne sais pas où exactement je dois descendre) ; il me saute presque à la gorge en gueulant « Tu ne vois pas que je dois gérer un cas vraiment grave ( ???) Que j’ai autre chose à foutre ! », Un autre contrôleur vient en disant « c’est l’autre rigolo qui disait qu’il était dans un train en Inde ! » Le contrôleur déjà bien remonté m’agresse, je garde mon calme et demande à un autre contrôleur (une jeune femme) ce qui se passe, car, je n’ai jamais pris un train de nuit.  Elle me dit calmement et professionnellement : que dans un train de nuit on ne fait aucune annonce au micro avant 6 heures du matin, que s’il y a des arrêts avant cette heure les contrôleurs vont dans les couchettes afin d’avertir les passagers. Le contrôleur hystérique revient à la charge, je lui dis « vous êtes là pour gérer les situations, et surtout pour arrondir les angles lorsque des passagers comme moi n’ont aucune information… » Il se remet à gueuler, et devient agressif - limite physique, en me parlant sous le nez.  Par sagesse je préfère m’éloigner (je ne saurais jamais ce qui s’est passé de « grave » dans ce train, sauf ; j’ai vu des policiers embarquant un homme menotté.)

En traversant le train, je me retrouve dans un wagon à sièges ; des passagers dans une odeur et une chaleur épouvantable tentent de dormir, je me rends compte que je suis bien mieux logé que ces pauvres touristes… Deux jeunes allemandes m’interpellent en anglais car elles ne savent pas ce qui se passe, je tente de donner les informations en ma possession.  Etre étranger dans ce train doit être un vrai calvaire.  Quelle image donnons-nous de notre pays ?  Saleté, manque d’information, agressivité… La honte !

Ne voulant pas me retrouver à Strasbourg, je reste dans le couloir pour voir le nom des gares où nous stoppons.  Le contrôleur agressif traverse le wagon accompagné d’un autre coiffé d’un chapeau.  Ils me balancent un coup d’épaule et me regarde méchamment. Une fois de plus je préfère me dire que j’ai affaire à des imbéciles et je me tais.

Un stop dans une gare nommée « Dijon industrie » ou quelque chose comme ça ; je panique car sur mon billet dit que je dois faire un changement à dijon pour aller à Nevers… Mais, je vois bien que cette gare est un dépôt et non pas une gare de voyageur. Le train repart. Une heure durant, puis je me retrouve dans un bled où des passagers descendent : Culmont Chalindre, une gare du fin fond du farwest de la franchouillie… je descends.

 

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Il doit bien être vers les 5 heures du matin, les « contrôleurs cowboys» ne sont jamais venus m’avertir que je devais descendre dans cette gare, alors que j’avais dépassé une gare Dijonnaise… En fait, et il faut faire parti des initiés : on s’arrête à Dijon, puis, on dépasse Dijon au nord de 100 km, on descend dans la gare de Culmont Chalindre, après 2 heures d’attente… Retour vers Dijon à 100 km au sud pour arriver « enfin » à Dijon… Kafka, Ubu, Les Marx Brothers, Pierre Dac ??? Au choix. Imaginez ces pauvres créatures non francophones qui voyagent en de telles conditions ? Il suffirait simplement dans chaque wagon d’installer un panneau lumineux donnant ces informations… Il faut dire que la SNCF fait dans le radin : elle a installée 2 prises électriques par wagon dans les couloirs pour la recharge de téléphone ou d’ordinateur.  Dans le couloir… Par contre, il y a toujours le marteau « au cas où vous auriez besoin de briser la vitre »… El pericolo sporgesi.

 

SNCF : entre modernité et « traditions » et droits de ses cheminots à des retraites indécentes…  Mais à entendre l’histoire : la SNCF nous a sauvée du Nazisme, les cheminots ces héros…. Jean Gabin. Et l’arrêt d'Auschwitz « ne restez pas trop près de la bande du quai, un train va passer »… Mais bon…

 

Rien dans la vie n’est SI-noir, RIEN !

Je descends sur le quai de la gare de Culmont.  Là, je me renseigne.  Un jeune homme, d’une beauté à tomber, à la Helmut Berger, dans un uniforme gris perlé impeccable siglé SNCF m’indique mon train. (Je n’ai aucun penchant pour les hommes, mais cette fois ci, je dois dire que je fus impressionné par l’allure élégante de cet homo-SNCF-us) Comme il a l’air aimable je lui confis mes « malheurs » ; et bien, dans la même société, en ce cas la SNCF, les mêmes employés n’ont pas les memes réactions.  Ce jeune homme me dit, que : lui a choisi les trains de nuit pour justement ce coté management, ce coté de résoudre les problèmes inhérents aux passagers déboussolés par cette vie de nuit, ce train qui fait tac-tac en traversant les ténèbres, d’autant que je venais de me taper en correspondance le ferry de 12 heures de mer Bastia-Marseille.  Je reste sur le cul par sa rectitude ; Merci beau Mec !  Le pire et le meilleur.  Pour vraiment parfaire le tableau de cette gare du bout du monde ; lorsque je descends dans les escaliers ma valise pesant au bas mot 30 kg, un employé de la gare me donne un coup de main, et m’aide à la charger dans le bon train… Et me souhaite une bonne journée…

Merci chers citoyens SNCF de la gare de Culmont Chalindre vous rattrapez si bien la bêtise crasse de ce train de nuit Marseille – Strasbourg –Luxembourg et ses contrôleurs d’une bêtise à brouter du foin que même les vaches ne pourraient les voir.

 

 

 La planète tourne, le soleil se lève et la SNCF devrait se dire que ses passagers, auparavant « usagers » sont devenus par sa propre volonté des « clients »… Et qu’ils doivent être traités comme tels… L’actionnariat est néfaste, les trains de ferraille rouillent, les rails pourrissent, les passagers sont mécontents, et ce système de train, le meilleur du monde (sans aucun chauvinisme) est en train… Si l’on peut dire ;  De se transformer en carrioles roulantes… Le TGV sauvant l’image. L’IMAGE !!!

 

La SNCF peut ! Bien !  En pensant d’abord à l’usager, car, 91 euros pour une telle mascarade, soit 182 euros aller/retour est au prix de l’avion…

 

Quant même merci chère compagnie des trains pour tous ces beaux souvenirs. Tu faisais : Tchou – Tchou lorsque j’étais petit gosse et la fumée entrait dans le compartiment, les parents criaient: « Fermes la fenêtre, on va tous être noirs ! »

 

SNCF, la maman qui ferraille… Nous avons tous une liaison charnelle avec toi, NOTRE compagnie des trains, car nos ancêtres ont payées chaque rame, chaque rail, chaque arrêt ; Où la soldatesque de 1914 chantait : « Il est cocu le chef de gare ! » Pour faire la nique aux soldats Anglais.

 

SNCF on t’aime ! Alors, arrête de faire la conne !

 

Georges Zeter/aout 2012

 

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