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Georges L. ZETER

Georges L. ZETER

« La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. » Aldous Huxley


Un monde vide de contacts tactiles

Publié par Georges L. Zeter sur 16 Novembre 2020, 13:45pm

Catégories : #xxx

Un monde vide de contacts tactiles

Distanciation sociale, amour virtuel et même paiement sans contact, tout tend à ce que l’humanité ne se palpe plus du tout, que les contacts directs soient entrés dans l’ère des coutumes obsolètes, dans le « pas touche à mon Covid ! ». Pourtant, aller vers l’autre par le toucher et un formidable moyen de le rejoindre dans ce qu’il est. L’élan vers l’autre de réconfort par la gestuelle est quelque chose de naturelle. Quand survient une épreuve le premier réflexe est de prendre dans ses bras, de tapoter une épaule, de donner un hug, nous sommes tactile plus ou moins selon notre tempérament et notre culture. « L’importance du contact physique commence très tôt dans la vie, dès la naissance. Lorsque le nourrisson arrive, il a besoin de sentir un contact de peau à peau. Le sens du toucher permet de sentir qu'on est accueilli et qu'on a une place dans le monde. Être touché, pas seulement de manière fonctionnelle mais avec un contact chaleureux et attentionné, permet de construire un sentiment de sécurité chez le tout petit. Ce sens du toucher se développe ensuite chez l’enfant sous la forme d’un attachement physique à ses parents. »[1]

INTERDICTION de serrer les mains, qui ne doivent plus toucher visage ou masque, quant à la bise ? Ce serait du suicide ! Les effusions deviennent malsaines sinon fatales. Des grands-parents embrassant leurs petits enfants, correspondrait à un arrêt de mort selon les communicants, une réunion familiale d’embrassades générales pour un réveillon reviendrait à provoquer l’holocauste du foyer. Quant au toucher dans la relation soignant-soigné, là, c’est devenu le désert de Gobi. Ne pas oublier le télétravail où on virtualise les autres, ainsi que les visioconférences via certaines applications comme Zoom et le top du top,  la téléconsultation médicale qui se développe….Pourtant, le toucher est l'un des sens extéroceptifs de l'humain, essentiel à sa survie et à son développement. L’exploration, la reconnaissance, la découverte de l'environnement, la locomotion ou la marche, la préhension des objets, la nutrition, les contacts sociaux et la sexualité ne peuvent être et s’accomplir sans ce sens qu’est le toucher, qui donne des informations par contacts de la peau avec la surface des corps solides et accessoirement par exposition aux fluides (eau, air, etc.). Bref, comme aurait dit Sartre : « La caresse recrée l'être qu'elle caresse »… Tristement, et depuis le Covid, la caresse, le contact, le toucher sont devenus absolutly verboten ! Nous sommes des êtres de cinq sens dont un nous est privé, est-ce viable ? Nous restons cependant inventifs afin de palier à ces frustrations distancières. De nouvelles pratiques sont nées depuis mars, le "Wuhan Shake", salutation en se tapant du pied les mains dans les poches, le "Elbow Shake" adopté lors de l'épidémie d'Ebola, notamment par certains responsables politiques américains ; Il n’empêche que ce n’est pas la panacée ces ersatz de bisous/saluts, car à chaque fois lorsque je rencontre des amis, j’ai l’impression que nous sommes fâchés…

A entendre des politiciens, tant que le vaccin ne sera pas inoculé à la terre entière, et bien ce sera pour notre bien qu’ils n’y aura plus aucun contact, il en va de la continuité de l’espèce ! Si l’éloignement physique est supposé nous protéger contre un virus, il y a aussi un principe pernicieux qui active nos schémas de peur, d’évitement et réduit la richesse et le champ de notre interaction non verbale.

Nous avons tous un besoin vital de socialisation, nous avons résisté à un million d’années de préhistoire par nos capacités de vivre et coopérer ensemble, l’homme seul n’est qu’un pauvre bipède ayant peu de chance de survie dans un monde de solitude rythmé par l’immatériel, le virtuel et commandé par de l’intelligence artificielle. Ne pas pouvoir embrasser ses enfants, n’aimer qu’à travers des « chattes », ne pas toucher des billets de banque car, crypto monnaie oblige, ne pas palper les légumes et fruits sur un marché et surtout discuter avec les vendeurs/maraichers, ne pas sentir la main rassurante du médecin qui prend le pouls, ne pas se retrouver devant la machine à café afin de critiquer les absents, ne pas s’asseoir avec des amis autour d’un verre, d’un repas, ne pas s’installer dans une salle sombre pour regarder un film et entendre autour de soi tous ces rires à l’unisson, ne pas être supporter dans un stade, ne plus aller à la messe, ne pas draguer dans une discothèque, ne pas, ne plus… Des « chatbots »[2], ou robot logiciel pouvant dialoguer avec un individu ou consommateur par le biais d'un service de conversations automatisées, seront là pour effectuer par le biais d'arborescences de choix ou par une capacité à traiter le langage naturel toutes réponses aux questions du consommateur/patient/citoyen. Ces « chatbots », sont en train de se mettre en place dans les centres d’appels, puis, les vendeurs, les notaires, les journalistes, les…Ne seront plus qu’une histoire ancienne à raconter à nos descendants. Ces mêmes petits enfants qui d’ailleurs selon des chercheurs ont démontré que s’ils utilisent des tablettes, des Smartphones et jeux vidéo un certain nombre d’heures par jour, ils présentent un amincissement prématuré du cortex, signe selon eux d'un vieillissement prématuré du cerveau…[3] A deux générations d’écart, tout le monde va être gâteux, c’est au moins ça !    

Toute cette automatisation, toute cette robotique, toute cette IA et tout ce virtuel, …Et pour quelle finalité ? Faire par cette stratégie de l’isolement tactile et intellectuel qu’au moins une bonne moitié des humains soient mûr pour être régis par des « humains augmentés », qui rendront inévitable la disparition de « l’homme ordinaire » selon un Laurent Alexandre, urologue devenue futurologue : « Oui, les boulots peu qualifiés vont disparaître ; non, l’école ne prépare pas les enfants à la prochaine révolution technologique. D’ailleurs, il faudrait vite utiliser les progrès des neurosciences dans la pédagogie, sinon la société sera bientôt divisée en deux : « les dieux » d’un côté – « ceux qui auront le feu sacré du numérique » – ; « les inutiles » de l’autre – « ces abonnés au revenu universel qui vivront enfermés dans leur casque de réalité virtuelle ».[4] Et il ne s’arrête pas là docteur Folamour (de lui-même) : « qu’il faudrait congeler les ovocytes des « femmes intelligentes » pour leur permettre de faire davantage d’enfants (histoire de ­remonter un peu le niveau) », et bien sûr, « les femmes connes » seront seulement bonnes qu’à fournir leur utérus comme mère porteuses pour ces femmes supérieures… Quant aux spermes des « hommes dieu » ? Il y a déjà sur catalogues aux USA le choix de semences de prix Nobel et autres grands cerveaux, mais ce n’est pas à la portée de toutes les bourses…

Des néfastes comme cet Alexandre sont légion de nos jours et embouteillent les plateaux TV débitant leurs monstruosités sans être interrompus, leurs « pensées » eugénistes deviennent crédibles, et à force de répétitions et de martellement deviendront la norme de la pensée unique. Ya trop de manants inutiles, il faut éliminer !!!

Georges Zeter/novembre 2020

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